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On descend le grand chemin en se demandant s'il mène quelque part.... pourtant le panneau ne semblait pas mentir: Moulin de Vaujours. C'est assez prometteur... Alors on continue en se disant qu'il serait mieux de ne pas croiser de voiture, car l'une des 2 devrait faire marche arrière. Impossible de se croiser, vue l'étroitesse du passage. Il paraît que les radis sont extraordinaires et que le lieu vaut le détour. On se dit qu'au pire des cas, on pourra toujours faire demi tour.
Le petit pont... et la surprise.
Le moulin, superbe, un peu en hauteur sur la droite le long du bief. Au dessus, une longue allée sous les arbres invitant à la promenade, comme un chemin de méditation, dira Nicolas.
Les carrés potagers, les serres, la végétation ordonnée mais pas domptée, les vieilles et belles pierres, les chats qui jouent à s'attraper, le bruit du vent dans les feuilles, les ruches... on se demanderait presque si ce lieu est habité. Et puis soudain, on s'aperçoit qu'au milieu de ce tumulte silencieux, il y avait des voix. Oui, ça parle de ce côté-là... dans un grand bâtiment, ça parle et ça rigole, même.
On s'avance... il faut monter quelques marches, qui tremblent un peu sous les pas, et menacent presque de chavirer. Un tas de petits cageots en bois, comme une construction un peu aléatoire mais structurée, un tableau noir, un étal, des couleurs crues et tendres, les paniers bien garnis qui attendent leur propriétaire dont le prénom est inscrit dessus.... les murs sont un peu défraîchis, mais on a pris soin de peindre le soubassement sur une belle hauteur, dans un gris ardoise qui rappelle un peu les chats que l'on vient d'apercevoir.
Devant l'étal, ça discute, ça raconte, ça se marre... Nicolas est un bavard qui a le goût des mots, mais surtout le goût des gens. Alors non, il ne faut pas être pressé. Parce-qu'on aura droit à quelques taquineries bien senties, mais aussi à la présentation précise de tout ce qui va dans votre panier. Parce-qu'ici, on ne vend pas que des légumes et des fruits. Non. On les sème, on les cultive, on les arrose, on les récolte très tôt le matin, ou très tard le soir... c'est selon. Parfois la journée est trop courte pour réussir à tout y caser, au milieu des copains qui passent. Oui, ici on ne vend pas que des légumes et des fruits. On explique comment il a fallu s'y prendre, parfois s'y reprendre... on dit que le froid ou l'absence de pluie, n'a pas permis d'avoir ci où ça, mais que l'année prochaine, on réessaiera. Parce-qu'il faut parfois que la nature soit plus clémente, mais aussi que l'on comprenne les choses. Et pourquoi elles ne fonctionnent pas. Les variétés anciennes sont un peu plus sensibles pour certaines, et puis on ne s'aide pas de produits indélicats, on ne s'aide pas et on ne cède pas. Ni à la facilité, ni à l'écueil.
Et les parasites, et les fourmis, et les limaces... tout à sa place, ici. Il faut essayer de convaincre chacun d'aller s'exercer un peu plus loin que dans ces planches-là. Ce n'est pas chose facile.
Alors Nicolas, il raconte... comment il a foiré les carottes, combien il a récolté de petits pois jusqu'à très tard, à la lueur de sa frontale... combien de variétés différentes de menthe, combien d'aromates, quelles essences ont été plantées dont il ne verra peut-être jamais le fruit... ce sera pour la génération suivante. Et c'est très bien. Il raconte aussi comme il est heureux. D'avoir trouvé sa place. Et de ne rien vouloir de plus.
Pendant qu'il raconte, il trie son mesclun, il tend les pièces, il écrit sur son petit carnet, il pèse, il rit. Parfois il s'arrête, tire une cigarette de sa poche et l'allume de ses doigts noirs, terreux, rongés. Et il vous fixe un instant avec un petit sourire. Le regard aussi clair que ses doigts sont charbonneux. Il a le regard bleu, Nicolas. Bleu comme on en voit peu. C'est parce-qu'il y a de la lumière en dedans de lui. C'est comme un photophore...
Il met le mégot dans la poche arrière de ses jeans, et puis il s'y remet. Les clients ne s'impatientent pas, ils connaissent. Et puis s'ils s'impatientent, eh bien... ils ne reviendront pas, et voilà tout. Parce-que si l'on veut acheter des légumes et des fruits sans prendre son temps, autant aller à la grande surface, non? Mais personne ne vous dira rien là-bas sur ce que vous allez manger. Non, personne.
Chez Nicolas, on sait. Et quand on croque dans le radis, on sait que la petite aspérité sur le côté est la cicatrice d'une morsure de fourmi. Alors on ne l'ôte pas avec le couteau. Par respect. Et aussi parce qu'on sait ce que c'est, à présent... tout ce temps passé, à genoux, le dos courbé, à 6h le matin ou au la tombée de la nuit, entre les averses, sous le soleil trop chaud, la sueur qui tombe dans les yeux, le bonnet qui gratte... on sait que c'est lui.
On vient au Moulin de Vaujours pour acheter des légumes et des fruits. On repart avec bien plus... le chemin qui nous ramène sur la grand route nous semble beaucoup plus court. On est rempli, nourri avant d'avoir mangé, saisi, et aussi heureux.
On vient au Moulin de Vaujours pour acheter des légumes et des fruits.
Mais on revient pour lui.
Le petit pont... et la surprise.
Le moulin, superbe, un peu en hauteur sur la droite le long du bief. Au dessus, une longue allée sous les arbres invitant à la promenade, comme un chemin de méditation, dira Nicolas.
Les carrés potagers, les serres, la végétation ordonnée mais pas domptée, les vieilles et belles pierres, les chats qui jouent à s'attraper, le bruit du vent dans les feuilles, les ruches... on se demanderait presque si ce lieu est habité. Et puis soudain, on s'aperçoit qu'au milieu de ce tumulte silencieux, il y avait des voix. Oui, ça parle de ce côté-là... dans un grand bâtiment, ça parle et ça rigole, même.
On s'avance... il faut monter quelques marches, qui tremblent un peu sous les pas, et menacent presque de chavirer. Un tas de petits cageots en bois, comme une construction un peu aléatoire mais structurée, un tableau noir, un étal, des couleurs crues et tendres, les paniers bien garnis qui attendent leur propriétaire dont le prénom est inscrit dessus.... les murs sont un peu défraîchis, mais on a pris soin de peindre le soubassement sur une belle hauteur, dans un gris ardoise qui rappelle un peu les chats que l'on vient d'apercevoir.
Devant l'étal, ça discute, ça raconte, ça se marre... Nicolas est un bavard qui a le goût des mots, mais surtout le goût des gens. Alors non, il ne faut pas être pressé. Parce-qu'on aura droit à quelques taquineries bien senties, mais aussi à la présentation précise de tout ce qui va dans votre panier. Parce-qu'ici, on ne vend pas que des légumes et des fruits. Non. On les sème, on les cultive, on les arrose, on les récolte très tôt le matin, ou très tard le soir... c'est selon. Parfois la journée est trop courte pour réussir à tout y caser, au milieu des copains qui passent. Oui, ici on ne vend pas que des légumes et des fruits. On explique comment il a fallu s'y prendre, parfois s'y reprendre... on dit que le froid ou l'absence de pluie, n'a pas permis d'avoir ci où ça, mais que l'année prochaine, on réessaiera. Parce-qu'il faut parfois que la nature soit plus clémente, mais aussi que l'on comprenne les choses. Et pourquoi elles ne fonctionnent pas. Les variétés anciennes sont un peu plus sensibles pour certaines, et puis on ne s'aide pas de produits indélicats, on ne s'aide pas et on ne cède pas. Ni à la facilité, ni à l'écueil.
Et les parasites, et les fourmis, et les limaces... tout à sa place, ici. Il faut essayer de convaincre chacun d'aller s'exercer un peu plus loin que dans ces planches-là. Ce n'est pas chose facile.
Alors Nicolas, il raconte... comment il a foiré les carottes, combien il a récolté de petits pois jusqu'à très tard, à la lueur de sa frontale... combien de variétés différentes de menthe, combien d'aromates, quelles essences ont été plantées dont il ne verra peut-être jamais le fruit... ce sera pour la génération suivante. Et c'est très bien. Il raconte aussi comme il est heureux. D'avoir trouvé sa place. Et de ne rien vouloir de plus.
Pendant qu'il raconte, il trie son mesclun, il tend les pièces, il écrit sur son petit carnet, il pèse, il rit. Parfois il s'arrête, tire une cigarette de sa poche et l'allume de ses doigts noirs, terreux, rongés. Et il vous fixe un instant avec un petit sourire. Le regard aussi clair que ses doigts sont charbonneux. Il a le regard bleu, Nicolas. Bleu comme on en voit peu. C'est parce-qu'il y a de la lumière en dedans de lui. C'est comme un photophore...
Il met le mégot dans la poche arrière de ses jeans, et puis il s'y remet. Les clients ne s'impatientent pas, ils connaissent. Et puis s'ils s'impatientent, eh bien... ils ne reviendront pas, et voilà tout. Parce-que si l'on veut acheter des légumes et des fruits sans prendre son temps, autant aller à la grande surface, non? Mais personne ne vous dira rien là-bas sur ce que vous allez manger. Non, personne.
Chez Nicolas, on sait. Et quand on croque dans le radis, on sait que la petite aspérité sur le côté est la cicatrice d'une morsure de fourmi. Alors on ne l'ôte pas avec le couteau. Par respect. Et aussi parce qu'on sait ce que c'est, à présent... tout ce temps passé, à genoux, le dos courbé, à 6h le matin ou au la tombée de la nuit, entre les averses, sous le soleil trop chaud, la sueur qui tombe dans les yeux, le bonnet qui gratte... on sait que c'est lui.
On vient au Moulin de Vaujours pour acheter des légumes et des fruits. On repart avec bien plus... le chemin qui nous ramène sur la grand route nous semble beaucoup plus court. On est rempli, nourri avant d'avoir mangé, saisi, et aussi heureux.
On vient au Moulin de Vaujours pour acheter des légumes et des fruits.
Mais on revient pour lui.
Quel plaisir de voir Nicolas cueillir les légumes sous nos yeux dans son si joli jardin et de rentrer à la maison cuisiner leurs exquises saveurs.
merci de votre accueil et de bons fruits et legumes
je vous transmets mes bons voeux pour 2017 et comptons sur vous des le printemps jacqueline leduc
je vous transmets mes bons voeux pour 2017 et comptons sur vous des le printemps jacqueline leduc
Quel plaisir de retrouver enfin des légumes qui ont du goût !
... Merci Nicolas
... Merci Nicolas
Un très joli moment, hors du temps ....
Ma première visite au jardin fut un plaisir immense, tant par l'accueil que par la beauté du jardin, belle variété de légumes. Le poivron violet, fin et délicat, les poireaux d'été fondants,, et j'ai succombé au miel aux saveurs fleuries qu'il faut découvrir, merci Nicolas de nous faire partager votre passion et savoir-faire du jardinage.
Le poivron violet était d'une grande finesse, les courgettes savoureuses, (ça change). Quant à la Romaine, je la mange sans assaisonnement.. Bravo Nicolas
Oui, je confirme : un délice. Et... chose incroyable : rien à jeter ! Même les grosses feuilles extérieures sont bonnes... Et compte-tenu de sa taille on-ne-peut-plus généreuse (je l'ai prise en photo ! ).
Oui...c'est bien un Éden que l'on visite en venant chez toi... pour la visiteuse que je fus, l'impression d'être au paradis était bien au rendez-vous !!
Ce lieu était déjà d'une rare beauté et d'une rare authenticité ; il est à présent enrichi par la précieuse vie de tous ces légumes, fruits et herbes aromatiques que tu chéris dans le plus grand respect de la nature...Sans oublier l'agencement esthétique qui les met en valeur.
Un lieu hors du monde et de ses folies...Un lieu de RESSOURCEMENT.
Et, ne l'oublions tout de même pas....qui donne envie de se mettre en cuisine ! On salive déjà en regardant les plants !
Merci à toi de nous offrir cela.
Ce lieu était déjà d'une rare beauté et d'une rare authenticité ; il est à présent enrichi par la précieuse vie de tous ces légumes, fruits et herbes aromatiques que tu chéris dans le plus grand respect de la nature...Sans oublier l'agencement esthétique qui les met en valeur.
Un lieu hors du monde et de ses folies...Un lieu de RESSOURCEMENT.
Et, ne l'oublions tout de même pas....qui donne envie de se mettre en cuisine ! On salive déjà en regardant les plants !
Merci à toi de nous offrir cela.
Ta Batavia Iceberg... Un délice !